Vendre sa vie pour la gagner, ou s'aliéner pour se libérer: tel semble être le sens paradoxal du travail.

Publié le par veronique delbove

Le loisir est le temps privilégié de la liberté et ne peut l'être qu'à la condition qu'il soit le temps de vivre en véritable citoyen; or la cité n'est pas l'état encore moins les institutions internationales, monstres froids néanmoins nécessaires dans leur fonction régulatrice globale, elle est la commune ou chacun peut se connaître et se reconnaître. Ainsi la commune doit se consacrer à sa vocation essentielle: non pas seulement favoriser la création des emplois, plus ou moins au dépens d'autres communes, mais promouvoir la liberté civilisée en un temps où les esclaves humains pourront et devront être remplacés par des machines.
Il est vrai que cela suppose  une redéfinition des finalités de l'économie et une redistribution des richesses; tâches dont l'ampleur et les difficultés nous paraissent incommensurables. Mais il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre: l'optimisme du désir de justice ne suppose-t-il pas le pessimisme de l'intelligence?

SYLVAIN REBOUL, le 29/03/94. 

Publié dans laphilosuitsoncours

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